April in Paris

2020

 

 

Cette série témoigne d’une expérience d’isolement et de manque de nature pendant la période du confinement à Paris.

 

Passant d’une période de certitude à une période sans projet, nous nous trouvons sans repères.

L’extérieur reste loin et paraît comme un souvenir lointain, intouchable.

 

Les médias donnent quotidiennement le nombre de morts, le nombre de personnes hospitalisées, le nombre de nouveaux cas. La société est figée, pétrifiée. L’ïle-de-France est une « zone rouge ». On parle de protection contre l’invisible, et l’enferment est la règle.

 

Pendant ce temps, la nature est en pleine efflorescence, en pleine effervescence. 

Le printemps se dévoile lentement sous nos regards. Nous prenons le temps de l’observer  avec patience.Notre attention à la nature change et nous nous rendons compte à quel point elle nous manque pendant cette période.

 

Le lien entre l’extérieur et l’intérieur est la fenêtre. Tantôt métaphore, tantôt instrument, la fenêtre fascine.

Dans  cette série, elle lie le regard des enfants à l’extérieur, au-delà d’une lumière forte qui nous projette au loin.

 

Ce sont les mêmes rues que nous fréquentons tous habituellement qui, en ce moment, se diluent dans cette lumière éclatante, dans un silence paisible, libérées du chaos de l’activité humaine. Le regard indéfini des enfants cherche à comprendre ce que représente concrètement ce danger venant de l’extérieur, la forme qu’il peut avoir.

 

Chaque sortie est l’occasion de ramasser une herbe folle, une petite fleur qui devient un élément magique une fois apportée à l’intérieur. La nature représente une forme de protection ou un possible antidote. Une aubergine devient une balle magique et des feuilles de blette une douce couverture.

Dana Cojbuc